Rentrée
étudiante : des associations et activités pour s’intégrer
LE
MONDE | 15.09.2017 Par Caroline Pain
La
rentrée, et les journées d’accueil alors organisées, sont un
moment clé pour nouer des liens quand on débute un cursus d’études
supérieures. Voici quelques pistes pour éviter de faire partie des
28 % d’étudiants qui disent souffrir de solitude.
En
cette rentrée étudiante, nombre d’anciens lycéens ou élèves de
prépa ou BTS, habitués aux classes de 30 à 35, vont découvrir les
grands amphithéâtres. Si au sein des grandes écoles, les
initiatives sont nombreuses pour faire connaissance, l’entrée à
l’université est parfois synonyme d’isolement : au total,
d’après l’Observatoire de la vie étudiante, plus d’un quart
des étudiants disent souffrir de solitude.
Voici
quelques pistes pour s’intégrer et faire des rencontres sur les
campus ou en dehors, en profitant notamment des présentations des
associations et activités culturelles et sportives, lors de journées
d’accueil que de plus en plus d’établissements organisent.
A
noter qu’à compter de cette année, les universités auront
l’obligation de reconnaître l’engagement étudiant en le
validant par des crédits universitaires, ce qui peut permettre de
joindre l’utile à l’agréable.
Participer
à des événements et activités culturels
Ecoles
et universités proposent des événements culturels durant l’année,
auxquels il est possible d’assister, souvent à moindre coût voire
gratuitement, et d’ainsi rencontrer des étudiants aux mêmes
affinités. Elles offrent aussi la possibilité d’y prendre une
part active : c’est comme ça que Selina Newstead-Bishop a
découvert C-Lab, la radio étudiante de l’université de
Rennes-II, qui fait partie du réseau national Radio Campus. « Je
voulais faire des études dans le journalisme, j’ai tenté
plusieurs formations mais je n’ai pas réussi. Alors quand j’ai
vu qu’il y avait une radio étudiante, j’ai foncé. »
Depuis
trois ans, l’étudiante en licence information et communication
anime une émission hebdomadaire de musique. Elle participe également
à la réalisation d’autres émissions, en tant que technicienne. «
Avant l’émission on travaille dans la salle de rédaction, c’est
une grande salle où on se retrouve souvent, où on discute, raconte
l’étudiante de 22 ans. Quand on enregistre ensuite on croise
l’équipe d’avant et celle d’après, il y a une relation qui se
crée tout au long de l’année. J’ai pu rencontrer beaucoup
d’étudiants grâce à C-Lab. »
Faire
du sport, à moindre coût
C’est
plutôt évident : les activités sportives sont un bon moyen de
rencontrer des gens. Alors qu’au lycée, le sport faisait partie
intégrante de la scolarité des élèves, à l’université ce
n’est plus obligatoire. Chaque université dispose d’un service
universitaire des sports, où les inscriptions s’ouvrent en début
d’année, pour permettre aux étudiants de continuer ou de
découvrir une activité. Sans oublier que cela permet par ailleurs
de gagner des points au moment des examens : les activités sportives
peuvent en effet être transformées en unité d’enseignement et
ainsi s’ajouter aux autres notes du semestre. Enfin, cela permet de
pratiquer un sport à moindres frais, quand les coûts des clubs ou
centres sportifs sont souvent élevés.
En
fonction de l’activité, les étudiants peuvent ainsi être amenés
à participer à des compétitions ou des rencontres
interuniversitaires. Comme par exemple les rencontres annuelles de
danse organisées par l’Université de Pau et des Pays de l’Adour,
à Bayonne dans les Pyrénées-Atlantiques. Des groupes d’étudiants
venus d’universités de toute la France se réunissent pour un
week-end de stages de danse et de compétition.
Donner
de son temps en dehors de l’université
Il
n’y a pas que sur le campus que les associations s’ouvrent aux
étudiants. Nombre d’entre elles cherchent des bénévoles pour
quelques heures hebdomadaires. Luce Raina a par exemple œuvré au
sein du Groupement étudiant national d’enseignement aux personnes
incarcérées (Génépi), pendant ses trois années de licence de
droit à Pau.
Chaque
semaine, avec d’autres étudiants, elle se rendait dans la maison
d’arrêt de la ville pendant un après-midi. « Quand je suis
arrivée en première année, c’était vraiment bien de faire
partie de ce groupe parce qu’il y avait beaucoup d’élèves en
droit plus âgés et donc plus expérimentés. Au-delà du fait que
cela correspondait à mon projet professionnel, j’ai fait des
rencontres très enrichissantes, que ce soit avec les professionnels
qui nous formaient, qu’avec les détenus que l’on rencontrait. »
Lors
de sa troisième année de licence, Luce Raina est devenue
responsable du groupe local, une année qui fut donc riche en
travail, mais finalement fructueuse. « Le Génépi a pris beaucoup
de place dans mon quotidien, mais c’est finalement cette année-là
que j’ai le mieux réussi sur le plan académique. » Cette
expérience a beaucoup marqué sa scolarité : elle a soutenu il y a
quelques jours son mémoire de master 2 de droit pénal et
criminologie sur la peine d’emprisonnement à l’université de
Reims.
Se
tourner vers des groupes de pairs
Des
associations et lieux existent aussi pour se rencontrer entre
étudiants d’un même pays ou région d’origine, comme
l’Association générale des étudiants vietnamiens de Paris
(AGEVP), ou selon ses croyances religieuses. A Toulouse, la pastorale
étudiante organise des messes hebdomadaires qui réunissent chaque
semaine entre 500 et 600 étudiants, indique l’abbé Arnaud Franc :
« Les profils sont très variés, il y a bien entendu de fervents
catholiques qui ne peuvent pas manquer une messe. Mais aussi beaucoup
d’étudiants étrangers qui sont originaires de pays catholiques et
qui viennent donc naturellement vers notre pastorale. »
Alors
que beaucoup d’étudiants souffrent de solitude, la pastorale
étudiante organise pour la première fois un week-end d’intégration,
fin septembre, symbole d’une volonté « de rajeunir l’image de
l’Église », précise l’abbé Arnaud Franc. Pour Nicolas
Molodtzoff, étudiant membre de la pastorale, « ce week-end
d’intégration est fondamental pour faire en sorte que les gens se
sentent à l’aise, alors que jeune et seul, ça ne fait pas bon
ménage ». Cet étudiant en master de psychologie à l’université
Jean-Jaurès explique que quand il est arrivé à la pastorale, il se
sentait « bien intégré » et « ne cherchait pas forcément à
lutter contre la solitude. (…) Mais au fil des mois, je me suis
rendu compte qu’en étant ici, je pouvais discuter de choses que je
n’aurais pas forcément abordées ailleurs. »
Source: Le Monde
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